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JO 👉Recommandations 19,29,21,22, 23,24,25, 26,27,28,29 et 30* : Soins et contrĂŽles vĂ©tĂ©rinaires

JO 👉Recommandations 19,29,21,22, 23,24,25, 26,27,28,29 et 30* : Soins et contrĂŽles vĂ©tĂ©rinaires Posted on 16 juillet 2024Leave a comment

*Document ci-dessous extrait du rapport du Groupe d’études « Condition animale Â», prĂ©sidĂ© par LoĂŻc Dombreval, Bien-ĂȘtre Ă©quin, recommandations pour les Jeux Olympiques de Paris 2024https://mediatheque.ifce.fr/doc_num.php?explnum_id=26799&fbclid=IwY2xjawEDJFpleHRuA2FlbQIxMAABHWrJX0A4g1DMT_p5WgDjHXy8Ft6QK0fH9Of1RTf4s4Gl5SwkbngfjvH9Kw_aem_YEEDxpm7IeXw6kuhjdDECg

V. Les soins et les contrÎles vétérinaires

La loi n°2021-1539 du 30 novembre 2021 visant Ă  lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les Hommes, et plus particuliĂšrement son article 21 proposĂ© par Mme Martine Leguille-Balloy, dĂ©putĂ©e de la 4Ăšme circonscription de VendĂ©e, permet enfin la traçabilitĂ© de la nĂ©vrectomie. Cette pratique, en masquant artificiellement et dangereusement la douleur, est considĂ©rĂ©e comme une forme de dopage. Elle est interdite en compĂ©tition car elle peut entraĂźner des consĂ©quences dramatiques pour le cheval : la perte de sensibilitĂ© de son membre modifie sa perception de l’effort et peut conduire Ă  des fractures de fatigue ou Ă  l’aggravation de lĂ©sions.

Le Docteur vĂ©tĂ©rinaire Franck De Craene, expert Ă©quin français, a militĂ© pour qu’une loi rende obligatoire la mention de toute intervention mĂ©dicale ou chirurgicale de ce type sur le document d’identification de l’équidĂ© pour les chevaux français. Ce n’est toutefois pas le cas pour les chevaux Ă©trangers qui viendront aux Jeux Olympiques.

PrĂ©cisons toutefois que la FEI a tenu compte de ce problĂšme : pour la premiĂšre fois, les chevaux de la course d’endurance d’AlUla en Arabie Saoudite le 29 janvier dernier ont fait l’objet de tests de sensibilitĂ© pratiquĂ©s par la docteure vĂ©tĂ©rinaire Morgane Schambourg qui travaille depuis longtemps Ă  la mise au point d’un systĂšme de dĂ©tection de la nĂ©vrectomie. Il faudrait donc un certificat vĂ©tĂ©rinaire pour attester que ces chevaux n’ont pas subi cette intervention ou prendre le risque qu’ils ne rĂ©pondent pas Ă  des tests de sensibilitĂ© qui amĂšneraient Ă  la disqualification.

Recommandation n° 19

Rappeler Ă  tous que la lutte contre le dopage Ă©quin est la prioritĂ© de toutes les compĂ©titions internationales, et que le rĂšglement interdit l’accĂšs des Jeux Olympiques aux chevaux ayant subi tout type de nĂ©vrectomie, Ă  tous les niveaux, qu’elle soit chimique ou chirurgicale.

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Principalement utilisĂ© en endurance pour l’instant, le test d’hyposensibilitĂ© consiste Ă  dĂ©pister les chevaux qui ont subi un traitement destinĂ© Ă  diminuer leur sensibilitĂ© Ă  la douleur au niveau de leurs membres par une anesthĂ©sie tronculaire (soit dĂ©finitive par section chirurgicale ou temporaire avec les blocs anesthĂ©siques de troncs nerveux) afin que les chevaux ne s’arrĂȘtent ou ne diminuent pas leur cadence avec la douleur.

La thermographie est Ă©galement un outil prĂ©cieux, puisqu’il permet d’Ă©valuer les diffĂ©rences de tempĂ©ratures de surface de la peau du cheval en mettant en Ă©vidence des signatures thermiques chaudes et froides sur des zones corporelles. Les variations thermiques ainsi que les dissymĂ©tries sont autant d’indices qui permettront d’aider Ă  suspecter d’éventuelles pathologies ou traumatismes. Les signatures froides peuvent ĂȘtre liĂ©es Ă  d’éventuels dĂ©fauts de vascularisation liĂ©s Ă  la prĂ©sence d’ƓdĂšmes, hĂ©matomes, ou abcĂšs (existant ou en formation). Les signatures thermiques chaudes, elles, prĂ©cisent des zones d’inflammations (ex : dorsalgie, tendinites…). Elle permet aussi la dĂ©tection d’utilisation frauduleuse de produits rubĂ©fiants.

Enfin, les tests d’hypersensibilitĂ© mettent en Ă©vidence une sensibilitĂ© exacerbĂ©e des membres du cheval obtenue grĂące Ă  des produits sensibilisants qui rendent trĂšs douloureux chaque toucher de barre et poussent le cheval Ă  ne pas les toucher lors de ses sauts.

Tous ces tests nécessitent une validation scientifique, notamment de leur sensibilité (taux de faux négatifs) et de leur spécificité (taux de faux positifs) avant les Jeux Olympiques de Paris 2024.

Recommandation n° 20

Multiplier l’utilisation alĂ©atoire des tests d’hyposensibilitĂ©, d’hypersensibilitĂ© et de thermographie pour contrĂŽler au moins 10% des chevaux aprĂšs chaque Ă©preuve.

Travailler à optimiser et faire valider ces tests comme parfaitement fiables, standardisés (spécificité et sensibilité) et reproductibles en amont des Jeux Olympiques 2024.

Imposer un examen clinique vétérinaire et un test de contrÎle antidopage sur tout cheval positif à un de ces 3 tests et prévoir la disqualification du couple.

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La lutte antidopage chez les sportifs humains recommande de réaliser 20% des tests pendant les compétitions et 80% en dehors. Il faudrait appliquer ce principe aux sports équestres.

Recommandation n° 21

Faire un suivi longitudinal des chevaux en préparation pour les Jeux Olympiques et prévoir des prélÚvements anti-dopage entre 1 mois et 15 jours avant la visite vétérinaire en amont des épreuves.

Les chevaux participant aux Jeux Olympiques ne doivent pas prĂ©senter de pathologies de l’appareil locomoteur en phase clinique qui doivent ĂȘtre gĂ©rĂ©es suffisamment en amont. Les chevaux ne doivent donc pas recevoir d’injections intra articulaires dans les semaines prĂ©cĂ©dant les Ă©preuves. S’ils sont encore pathologiques deux semaines avant le dĂ©but des Ă©preuves, ils ne doivent pas y participer.

Recommandation n° 22

Interdire toutes les injections intra-articulaires, quelle que soit la nature du produit, 14 jours avant le dĂ©but officiel de la compĂ©tition et jusqu’à la fin des Ă©preuves, sans dĂ©rogation possible.

La lutte antidopage mais aussi la rĂ©duction maximale de l’administration de mĂ©dicaments mĂȘme autorisĂ©s est un des piliers du bien-ĂȘtre Ă©quin sur des chevaux physiologiquement sains. Diverses mesures de contrĂŽles sont Ă  mettre en Ɠuvre ainsi qu’une prise de conscience de la surmĂ©dicalisation de ces athlĂštes avant et pendant les compĂ©titions.

Recommandation n° 23

Imposer la tenue à jour du FEI Medication Logbook (registre des soins et des traitements médicamenteux administrés au cheval tout au long de sa carriÚre) et présenter celui-ci lors du contrÎle vétérinaire avant les épreuves.

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La détention de médicaments, seringues et aiguilles sont interdits par le rÚglement FEI/EADMCP mais malgré cette interdiction de trÚs nombreux médicaments circulent sans cesse dans les écuries pendant les compétions. Il faut les rendre inaccessibles de façon certaine.

De plus, il ne devrait pas y avoir de dĂ©rogation au droit national au niveau des lois et rĂšglements notamment en matiĂšre d’exercice vĂ©tĂ©rinaire et d’utilisation des mĂ©dicaments.

Recommandation n° 24

Veiller Ă  ce que tous les mĂ©dicaments apportĂ©s par les vĂ©tĂ©rinaires traitant et/ou d’équipe soient bien contrĂŽlĂ©s dĂšs leur arrivĂ©e et Ă  la sortie, tracĂ©s par la tenue d’un registre contrĂŽlĂ©, administrĂ©s exclusivement Ă  la clinique et uniquement lorsque nĂ©cessaire par les vĂ©tĂ©rinaires traitants habilitĂ©s, sous la responsabilitĂ© de la commission vĂ©tĂ©rinaire FEI.

La FEI dispose de cinq laboratoires agrĂ©Ă©s qui effectuent des analyses d’échantillons de chevaux testĂ©s dans le cadre du programme mondial de lutte contre le dopage et de mĂ©dicaments contrĂŽlĂ©s Ă©quins lors d’évĂ©nements FEI. Tous les laboratoires agrĂ©Ă©s ne sont pas forcĂ©ment Ă©quivalents et d’autres laboratoires novateurs sont arrivĂ©s sur ce secteur depuis l’octroi des derniers agrĂ©ments. Il faudrait refaire un Ă©tat des lieux dans ce domaine et tester ces diffĂ©rents laboratoires en aveugle sur diffĂ©rents prĂ©lĂšvements testĂ©s positifs Ă  diverses substances. De nouvelles substances dopantes peu dĂ©tectables apparaissent rĂ©guliĂšrement.

Recommandation n° 25

Faire un appel d’offre Ă©largi pour le choix des laboratoires d’analyses Ă  retenir pour les Jeux Olympiques, en plus des 5 Ă©tablissements dĂ©jĂ  retenus par la FEI et, le cas Ă©chĂ©ant, prĂ©voir une phase de tests comparatifs.

DĂ©but 2021, lors d’une compĂ©tition internationale Ă  Valence, en Espagne, oĂč prĂšs de 850 chevaux de concours Ă©taient rĂ©unis, un premier cheval prĂ©sentant de la fiĂšvre a Ă©tĂ© testĂ© positif Ă  la rhinopneumonie. « Ă€ partir de lĂ , tout est allĂ© trĂšs vite Â», raconte Anne CouroucĂ©- Malblanc, vĂ©tĂ©rinaire Ă©questre mandatĂ©e Ă  Valence par la FĂ©dĂ©ration française d’équitation (FFE). Une vaste campagne de test est lancĂ©e sur les chevaux symptomatiques, mais il est trop tard.

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En l’espace de 48 heures, 52 chevaux sont dĂ©clarĂ©s positifs. Au final « PrĂšs de 20 % des chevaux revenus du Valencia Spring Jumping Tour prĂ©sentent ces symptĂŽmes neurologiques», indiquait Christel Marcillaud-Pitel, directrice du RĂ©seau d’épidĂ©mio- surveillance en pathologie Ă©quine (RESPE). Ce fut le dĂ©but d’un immense cluster mondial. Il faut Ă©videmment tout mettre en Ɠuvre pour que cet accident ne se reproduise pas. MĂȘme si le vaccin n’est pas totalement efficace sur la forme nerveuse, la vaccination reste le meilleur moyen de limiter la circulation de cette maladie.

Il serait aussi prudent de demander un test PCR nĂ©gatif dans les 8 jours prĂ©cĂ©dant l’arrivĂ©e des chevaux dans l’enceinte olympique pour la grippe et la rhinopneumonie.

Recommandation n° 26

Rendre obligatoire la vaccination contre la rhinopneumonie selon un protocole validĂ© en amont par les instances vĂ©tĂ©rinaires responsables, en plus de l’obligation rĂ©glementaire existante contre la grippe Ă©quine pour entrer sur le site des Jeux Olympiques.

Le CSO et le CCE mettent la totalitĂ© de l’appareil musculo-squelettique des chevaux Ă  rude Ă©preuve. Cela peut entraĂźner des consĂ©quences pathologiques qui laissent parfois des sĂ©quelles ou une fragilitĂ© particuliĂšre, propices Ă  des fractures ou des ruptures ligamentaires qui entraĂźnent souvent l’euthanasie du cheval. Il nous semble nĂ©cessaire d’écarter des chevaux de la compĂ©tition ayant ce type de sĂ©quelles ou de fragilitĂ©s afin de limiter les risques d’euthanasies. Il pourra ĂȘtre fait une exception pour les jeunes chevaux ayant Ă©tĂ© opĂ©rĂ©s suite Ă  une OCD (ostĂ©ochondrose) avec un certificat vĂ©tĂ©rinaire de parfait rĂ©tablissement.

Recommandation n° 27

Écarter de la compĂ©tition les chevaux aux antĂ©cĂ©dents mĂ©dicaux non compatibles avec un Ă©tat de santĂ© optimal (par exemple des antĂ©cĂ©dents mĂ©dicaux osseux, ligamentaires ou musculaires ayant entrainĂ© de longs arrĂȘts de travail), nĂ©cessaire pour la participation aux Jeux Olympiques. Cet Ă©tat de santĂ© optimal devra ĂȘtre vĂ©rifiĂ© en amont par les vĂ©tĂ©rinaires de la FEI.

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Pour une meilleure observation et impartialité lors des contrÎles vétérinaires, un enregistrement vidéo est recommandé.

Recommandation n° 28

SystĂ©matiser l’enregistrement vidĂ©o des contrĂŽles vĂ©tĂ©rinaires (visite avant compĂ©tition et examens de sensibilitĂ©) pour pouvoir rĂ©itĂ©rer Ă  la demande le contrĂŽle des allures au ralenti en cas de suspicion de boiterie, en cas de litige ou d’accident ultĂ©rieur et en vue d’utilisation pĂ©dagogique.

Le rĂšglement de la FEI oblige les juges Ă  faire stopper les Ă©preuves ou Ă  disqualifier le couple cavalier-cheval si le cheval prĂ©sente des saignements dus Ă  l’action du cavalier au niveau de la bouche du cheval Ă  cause de l’embouchure ou de ses flancs Ă  cause des Ă©perons. L’épreuve n’est donc pas automatiquement stoppĂ©e si le cheval saigne pour un autre motif. Cela a entraĂźnĂ© le scandale de Kilkenny Ă  Tokyo, le cheval terminant son parcours maculĂ© de sang sans que la cloche ne retentisse et sans aucune disqualification de la FEI qui a autorisĂ© le couple Ă  poursuivre pour les Ă©preuves suivantes.

Recommandation n° 29

Imposer l’arrĂȘt immĂ©diat d’une Ă©preuve Ă  la moindre trace de sang sur le cheval et l’éliminer du reste de la compĂ©tition.

Pour le bien-ĂȘtre des chevaux et diminuer leur stress, un plus grand temps d’adaptation au climat local et au fuseau horaire est conseillĂ©.

Recommandation n° 30

Permettre aux chevaux et leurs Ă©quipes d’arriver dans des Ă©curies de prĂ©-compĂ©tition dans la rĂ©gion du site des Jeux Olympiques au minimum 15 jours avant le dĂ©but des Ă©preuves afin de permettre un temps de repos aprĂšs transport ainsi qu’une habituation au climat avant le dĂ©but de la compĂ©tition.

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