*Document ci-dessous extrait du rapport du Groupe d’études « Condition animale », présidé par Loïc Dombreval, Bien-être équin, recommandations pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 https://mediatheque.ifce.fr/doc_num.php?explnum_id=26799&fbclid=IwY2xjawEDJFpleHRuA2FlbQIxMAABHWrJX0A4g1DMT_p5WgDjHXy8Ft6QK0fH9Of1RTf4s4Gl5SwkbngfjvH9Kw_aem_YEEDxpm7IeXw6kuhjdDECg
« A. Les muserolles
La muserolle traditionnelle est la muserolle française que les cavaliers apprennent dès le plus jeune âge à serrer (théorie des galops de le FFE).
Trop serrĂ©e, la muserolle gĂ©nère de nombreux troubles, dĂ©montrĂ©s par le Dr Isabelle BURGAUD (Publication de l’IFCE – 2020) :
- – un appui douloureux sur l’extrĂ©mitĂ© fragile du chanfrein ;
- – des blessures aux joues, auge, commissures des lèvres ;
- – le cheval ne peut plus mâchouiller, ni avaler sa salive et bave souventabondamment ;
- – des blessures sur une bouche mal entretenue et présentant des pointes dentaires ;
- – une flexion de la nuque contrariée ;
- – une compression des nerfs et vaisseaux de la face ;
- – une gêne de la posture (plus d’occlusion) ;
- – une augmentation la fréquence des dysfonctions ostéopathiques ;
- – des affections de la bouche, l’ATM, la nuque, l’hyoïde ;
- – un effet stressant (évalué par les variations de fréquence cardiaque, cortisol,thermographie, comportement).
D’autres études ont aussi montré que le serrage trop important de la muserolle pouvait entraîner :
– Une gêne physiologique (Doherty, 2017) :
o un frein à la respiration causé par la pression importante sur le nez et sur le chanfrein ;
o une altération de la circulation sanguine,par la compression des vaisseaux de la tête ;
o une impossibilité à déglutir (avaler), qui se manifeste souvent par une forte production de salive ;
- – Une impossibilité pour le cheval d’exprimer sa douleur ou sa peur et même sadécontraction (Doherty, 2017) ;
- – Une augmentation du stress qui se traduit notamment par une accélération de lafréquence cardiaque (Fenner, 2016).
28
Recommandation n° 7
AmĂ©liorer le contrĂ´le du serrage excessif des muserolles et des gourmettes : prĂ©voir une vĂ©rification plus calibrĂ©e, de manière alĂ©atoire lors des entraĂ®nements et systĂ©matique Ă l’entrĂ©e ou Ă la sortie des Ă©preuves, avec une cale type ISES d’1,5 cm Ă poser sur le dessus du chanfrein (= passage d’un doigt au niveau de l’os dur) et appliquer une pĂ©nalitĂ© en cas d’infraction.
Malheureusement les fabricants mettent à disposition des cavaliers des muserolles permettant d’amplifier encore le serrage potentiel de la muserolle.
Muserolle à levier associé à un noseband, sur un cheval qui bave exagérément.
Recommandation n° 8
Revoir la liste des harnachements dĂ©lĂ©tères au confort du cheval au grĂ© de la crĂ©ativitĂ© des fabricants et les interdire en compĂ©tition, notamment les muserolles augmentant les capacitĂ©s de serrage (Ă levier, croisĂ©e, double…) ainsi que toutes les lanières dans toutes les disciplines : crĂ©ation d’une liste positive des muserolles autorisĂ©es ».
B. Les mors et les embouchures
En dressage il existe une liste des mors autorisés alors qu’en obstacle et en cross, il n’y a aucune restriction, certains mors étant pourtant décrits comme générateurs de douleur par les spécialistes.
Illustration d’une muserolle croisĂ©e qui ici est accompagnĂ© d’un mors releveur sec (la rĂŞne est directement dessus) et d’une martingale Ă anneaux. Le cheval exprime dans son expression faciale des signes Ă minima d’inconfort, voire de douleur.
Recommandation n° 9
Interdire le releveur sec sur le cross, notamment combiné avec la muserolle croisée.
Mors tandem fréquemment utilisé en CSO
Recommandation n° 10
Interdire les mors tandem, les mors torsadés et tous les mors non conformes au bien-être équin et créer une liste des embouchures autorisées.
Il faudra en informer en amont tous les cavaliers via la FEI comme pour toutes les modifications interférant avec ses règlements.
30